Voilà une initiative dont j’aurais aimé vous parler l’année dernière mais que j’ai manquée pour cause d’auto-confinement suite à un cas contact (GROMF).
Pour la seconde fois, le Refugee Food Festival a posé ses valises à Nantes dans le cadre de son grand tour de France annuel.
Le Refugee Food n’est pas un festival comme les autres puisqu’il permet à des cuisinières et cuisiniers réfugié.e.s de nous faire découvrir leurs talents le temps d’un déjeuner ou d’un dîner… mais pas seulement.
En effet, le Refugee Food c’est aussi La Résidence, un restaurant d’insertion parisien ouvert à tous du mercredi au dimanche, un service traiteur qui permet aux personnes réfugiées de développer leur activité, des formations à la restauration ou encore une aide alimentaire démarrée en mars 2020.
Pour revenir au festival, le principe est simple : des restaurateurices mettent leur cuisine et leur restaurant à disposition de chef.fe.s du monde entier qui concoctent un menu unique disponible sur une ou deux dates.
Ainsi, l’édition nantaise du Refugee Food Festival, qui s’est tenue du 21 juin au 7 juillet, a rassemblé six chef.fe.s dans six restaurants différents : La Cantine Fermière, La Mandale, La Cocotte Solidaire, Chacha, Café Bécot et enfin l’U.NI.
Au programme : cuisine soudanaise, érythréenne, syrienne et même du Daghestan, une république russe fédérée située au sud-ouest du pays (et dont je vais vous parler bien vite 🤤).
Pour cette édition, le Refugee Food prévoyait deux dates vegan et végé friendly : chez Chacha et au Café Bécot. Pour la science, j’ai bien évidemment testé les deux. 😏

Refugee Food Festival x Chacha : la cuisine érythréenne d’Efrem Tsegay
Avant d’arriver à Nantes, Efrem Tsegay résidait dans un centre d’accueil à Saint-Brévins-les-Pins où il cuisinait régulièrement des plats de son pays, l’Érythrée.
En collaboration avec Sévérine de Chacha, Efrem a relevé le défi de concevoir un plat 100% vegan pour le dîner ! Et sans plus attendre, je peux vous dire que c’était TRÈS bon.
Et quoi de mieux pour nous introduire aux saveurs de la corne de l’Afrique que la célèbre injera, cette crêpe à base de teff recouverte de différentes sauces et préparations ?

Laissez-moi vous parler un peu de toutes ces couleurs avec, au centre, une sauce de lentilles corail relevée, au premier plan des lentilles vertes au piment, à droite un mijoté de carottes/pommes de terre/chou et tout en haut une petite salade de cébette.
Pour l’occasion, Chacha a donc également aidé Efrem a véganiser le plat en ajoutant une crème de cajou aux herbes, une salade de carottes et choux-fleurs à la coriandre et au citron ainsi qu’un riz sauvage de Camargue cuisson pilaf.
Verdict : tout était délicieux, frais et plutôt léger. Les différentes sauces et préparations se mariaient parfaitement et étaient un régal une fois mélangées et dégustées directement avec la galette.
Je ne veux pas mettre la pression au chef mais je n’attends que ça qu’un restaurant érythréen et/ou éthiopien ouvre enfin à Nantes. 😫
Nous terminons cette première escale avec un dessert vegan made by Chacha autour du citron vert (que l’on peut trouver en Érythrée) et de la framboise, le tout accompagné d’une crème pâtissière coco/citron vert sur un sablé aux graines et huile d’olive.
Une note finale simple mais élégante qui allie la fraîcheur du fruit rouge, l’acidité de l’agrume, le crémeux de la noix de coco et le croquant du sablé.

Oh ! Je ne vous ai pas parlé du prix. En plus d’être une très belle expérience culinaire, le Refugee Food propose des menus très accessibles avec, ici, un plat et un dessert pour 19€.
Refugee Food Festival x Café Bécot : la cuisine daghestanaise d’Alpiat Alikhanova
Depuis un an, Alpiat Alikhanova cuisine trois jours par semaine dans la cuisine du restaurant social du Carré des Services à Saint-Herblain dans le cadre d’un chantier d’insertion à l’emploi.
La légende raconte qu’Alpiat excelle particulièrement en pâtisserie. Nous allons découvrir très rapidement que c’est vrai.
Rendez-vous est pris un samedi midi cette fois pour un brunch végétarien chez Café Bécot, rue du Cheval Blanc à Decré.
La formule ne change pas puisque c’est un menu unique qui est proposé au tarif de 18€ avec :
- La Vinegret : salade de betteraves, cornichons, haricots rouges, aneth et coriandre,
- Les Kurze : des ravioles vapeur à la pomme de terre,
- Les Tchudu : des galettes farcies aux épinards et au fromage.
Les desserts étaient proposés à part à un tarif de 5€. Pas de panique, j’en parle un peu après.
Revenons donc sur notre brunch daghestanais à partager :

À gauche, nous retrouvons donc les ravioles vapeur farcies d’un écrasé de pomme de terre à l’aneth, à plonger dans une sauce légère à la tomate. Des bouchées très généreuses faites maison aux accents végétaux très agréables.
Sur un tout autre registre, les gourmands Tchudu se placent comme le plat réconfortant par excellence avec leur garniture crémeuse et une tonalité plus hivernale.
Belle surprise également du côté de la Vinegret. Moi qui n’aime pas les betteraves, je me suis resservie à plusieurs reprises tant cette salade était légère, rafraîchissante pour le palais et justement relevée.

Venons-en au sucré à présent puisque je sais que vous n’attendez que ça. Trois desserts au choix était donc proposés ce jour-là par Alpiat :
- La Pavlova aux fruits rouges,
- Le Caprice au miel et lait concentré,
- Le Prieg, une brioche aux noix et abricots.
Je vais vous parler des deux derniers aujourd’hui, la meringue n’étant pas mon fort (même si je ne doute pas un instant de la qualité de la Pavlova d’Alpiat).
Commençons avec le Caprice (ou medovik) que je connais déjà puisque je vous en avais parlé suite à ma visite au M.Strogoff.
Il consiste tout simplement en la succession de biscuits au miel et de crème pâtissière au lait concentré/confiture de lait.

La version d’Alpiat est moins chargée en miel, plus légère et plus croustillante que celle du Strogoff. Deux écoles pour deux très beaux desserts.
Mon accompagnateur s’est, quant à lui, laissé tenter par le Prieg, une brioche moelleuse à cœur qui sent bon l’été. Une découverte très enthousiasmante !

Le brunch de la cheffe daghestanaise est lui aussi un succès total et elle pourra me compter parmi ses premières clientes si elle choisit d’ouvrir son propre restaurant à Nantes. ❤️
C’était donc mon debrief de cette seconde édition nantaise du Refugee Food Festival. Si l’initiative vous intéresse, n’hésitez pas à consulter le site du festival.
De mon côté, j’ai hâte de voir ce que l’édition 2022 nous réserve et je me tiens d’ores et déjà dans les starting blocks pour la programmation. À l’année prochaine !