Maison Bagarre : le bistronomique qui tabasse (les assiettes) à Graslin

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Mise à jour juillet 2025 : quelques semaines seulement après avoir testé Maison Bagarre, j’apprends tristement que l’aventure s’arrête. L’équipe a en effet du quitter les lieux au pied levé pour des travaux dans l’immeuble, le tout sans proposition alternative. Souhaitons-lui du courage et le meilleur pour la suite.

Ma passion pour les cuisines du monde me détourne parfois sans le vouloir de la cuisine plus traditionnelle. C’est donc avec plaisir que j’ai répondu à l’invitation de Maison Bagarre, un bistronomique au caractère ce qu’il faut de trempé situé près de Graslin.

Note : le repas m’a été offert mais la qualité de mon expérience fait que le restaurant a toute sa place sur ce blog.

Ouvert en 2021, Maison Bagarre est l’un des projets d’ICI Lundi que vous connaissez peut-être pour ses nombreux coworkings nantais ainsi que Le Palace.

Après s’être cherché pendant un ou deux ans, le restaurant affiche désormais un positionnement classique de bistronomique à la carte resserrée le midi et gastronomique le soir.

Aux commandes depuis 2024, le chef Martin Davy, angevin fraîchement débarqué à Nantes qui y fait briller le maraîchage local, non sans audace.

Mais il n’est pas seul puisque s’y distingue une équipe aussi aiguisée que souriante au service ainsi qu’un sommelier aux glouglous originaux.

Loin du snobisme que l’on pourrait attendre du quartier, Maison Bagarre mise sur une ambiance cosy avec une superbe mezzanine, un rez-de-chaussée baigné de lumière au mobilier façon bois de « récup » et une belle terrasse ensoleillée.

Invitée pour le déjeuner, je vous parlerai ici de la formule bistro en trois temps à 25€ mais la Maison récidive le soir avec un menu en cinq temps à 58€.

Si le végétarien est disponible sur demande pour la partie gastro, la formule midi contient systématiquement une option pour les non carnistes, pour un menu qui change toutes les semaines.

Au programme de ce déjeuner de début mai, deux entrées dont le flan carotte, réduction de carottes, chèvre frais, pickles et mesclun, une entrée en matière placée sous le signe de la douceur, avec un flan moelleux et rond relevé par l’acidité des pickles.

Le joli légume-racine orange est à la fête ce jour puisqu’on le retrouve rôti au miso et accompagné d’un crémeux betterave, d’un crumble de parmesan, d’endive et d’une réduction de pamplemousse/gingembre.

Et quel plus beau test match que cette assiette pour moi qui aime à peu près tout sauf les endives, la betterave et le pamplemousse (ceci n’est pas une blague). Bien que mon avis ne soit pas le plus éclairé, cette assiette passe sans problème, probablement aidée par le crumble, les noisettes et la carotte.

Mais je ne peux que saluer le chef d’avoir réussi la prouesse de me faire manger et apprécier mes némésis culinaires.

Terminons avec un choix de deux desserts (plus un assortiment de fromages) qui, à ma surprise, a été LE coup de cœur de ce repas. S’il n’est pas rare que le sucré soit un peu le parent pauvre du repas chez les adresses traditionnelles, Maison Bagarre le considère avec le plus grand respect malgré une apparente simplicité.

Pour moi, ce sera donc le banana bread, chantilly, amande caramélisée et caramel, un gâteau ultra frais et moelleux qui sublime la banane, accompagné d’une chantilly légère comme un nuage et d’un caramel très gourmand. Implacable.

Et pour mon accompagnateur : la rhubarbe au sirop épicé, sabayon au rhum, pommes et tuile miel et sésame. Un final entre craquant de la délicieuse tuile, acidité de la rhubarbe et des pommes et crémeux du sabayon.

Pour Maison Bagarre, sa cuisine de produits, ses assiettes équilibrées, ses desserts impeccables et la qualité de son service, c’est un franc oui. Sachez d’ailleurs que, sur demande préalable, le chef s’adapte avec plaisir aux régimes spéciaux tels que le sans gluten et peut prévoir un menu entièrement vegan. Chez Maison Bagarre, on tabasse les assiettes mais on chouchoute les convives.