Bistro Melon : une adresse qui a la tête sur les épaules rue Copernic (Nantes)

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Installé depuis 2024 au cœur de la très gastronome rue Copernic, Bistro Melon est de ses adresses qui n’ont pas d’autres prétentions que de mettre tout le monde autour de la table. Et le contrat est parfaitement rempli.

Invitée à découvrir le restaurant fin 2025, je fais la connaissance de Pierre Brunelli, sommelier de profession ayant officié dans différentes tables étoilées du monde entier avant de se reconvertir en cuisine auprès de l’un de ses anciens patrons : Simon Rogan, chef londonien triplement étoilé s’il vous plaît.

Comme son nom l’indique, Bistro Melon est une adresse qui mêle à la fois cuisine de proximité et passion pour la vigne. Nommé en hommage au Melon de Bourgogne, on ne s’étonnera pas de la présence d’une belle partie cave avec pas moins de 250 références de glouglous bios, natures et souvent locaux.

Côté salle, Melon cultive une ambiance de bistro décontracté. On mange, on boit, on parle fort (la capacité est d’une petite trentaine de couverts), le tout sur des banquettes en velours et dans un intérieur chiné sans chichi. Avec pour slogan « Quilles et bons gueuletons », la messe est dite.

Au menu, une cuisine de saison et locale élaborée en partenariat avec les nombreux fournisseurs du quartier (fromagerie, boulangerie, épicerie, chocolaterie). La formule déjeuner change toutes les semaines et la carte tous les mois.

Visite planifiée oblige, le chef met les petits plats dans les grands et choisit de nous faire découvrir à la fois le menu du midi et la carte pour celleux qui sont plutôt du soir ou veulent tout simplement sortir des sentiers battus.

Côté prix, Melon se positionne sans surprise comme un bistronomique avec un menu dej en deux temps à 21,50€ et en trois temps à 25€, un très bon rapport qualité-prix comme nous allons le voir.

L’autre bonne nouvelle : un plat végétarien à chaque étape et la possibilité, sur demande à minima 24h à l’avance, d’avoir un menu végétalien complet. Il y a de la place pour tout le monde chez Melon.

Nous démarrons avec l’entrée du jour : l’œuf parfait, crème de champignons et croûtons, une proposition gustativement rassurante et aux cuissons impeccables.

Le chef nous propose en parallèle la mosaïque de poireau, une entrée à la carte autour du légume hivernal, accompagné d’une crème de parmesan, d’une tuile de sarrasin, d’un gel citron, d’une huile de vert de poireau et de racines de poireau frites (9€). Une assiette à la fois élégante et équilibrée où le poireau est célébré dans son entièreté.

Pour le plat, c’est un chausson à la fourme d’Ambert, oignons et pommes caramélisés sur un lit de chou rouge braisé qui nous parvient. Derrière des atours tradi complètement assumés, ce chausson recèle une fourme premium se mêlant à merveille avec le sucré-fruité des pommes et des oignons. Ça croustille, ça fond, ça surprend même parfois.

Retour du côté de la carte avec les gnocchi à la courge, pickles de courge, chou brassica frit (20€), une assiette très gourmande mais à laquelle il manque ce petit quelque chose pour rejoindre vraiment la plus exigeante catégorie dîner.

Nous terminons avec le dessert du jour, une mousse au chocolat Valrhona, crumble de cacao et piment, une version très fondante, presque élastique, contrebalancée par un crumble texturé et puissant. Un modèle du genre.

La carte dîner se défend très bien aussi avec un sticky toffee pudding à la châtaigne, sauce whisky et sorbet clémentine de Corse (9€), une référence britannique qui ne peut que me convaincre tant j’adore ce dessert. On y oscille tantôt entre rondeur de la châtaigne, acidité du petit agrume et puissance du spiritueux. Simple mais malin.

Pour Bistro Melon, sa cuisine chaleureuse, son service pas snob pour un sou et… ses très bonnes quilles, c’est un grand oui ! Un retour aux sources qui réchauffe autant qu’il recadre. Réservation impérative.