OBBO : des desserts sous le signe des étoiles à Nantes

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Aujourd’hui, je vous propose de faire un pas de côté avec un concept unique à Nantes et qui confirme (s’il le fallait encore) les ambitions culinaires de la Cité des Ducs. J’ai en effet eu la chance d’être invitée à dîner chez le désormais inévitable OBBO, en activité depuis fin 2021 cour des 50 Otages.

OBBO n’est pas une adresse comme les autres puisqu’elle propose de bousculer l’indéboulonnable formule entrée/plat/dessert. Cave à manger spécialisée à la base dans les accords desserts et boissons, OBBO a fait mûrir son offre progressivement pour y intégrer du salé.

Cela grâce à une offre de « tapas » plutôt maline au dîner mélangeant allègrement sucré et salé et faisant fi d’un quelconque ordre pré-établi. Pour les moins aventurièr·e·s, l’enseigne a néanmoins pensé à tout avec un menu déjeuner plus conventionnel en trois temps à 25€.

D’ores et déjà adoubé par le Gault&Millau, Gilles Pudlowski et le guide Michelin, OBBO peut aussi se targuer d’avoir décroché début 2025 le fameux Bib Gourmand qui récompense les adresses à l’excellent rapport qualité/prix.

Aux commandes de ce lieu qui détonne : un duo de pros qui ont fait leurs armes dans des enseignes de renom et qui se connaissent depuis plus de 10 ans.

Côté sucré, nous retrouvons Antoine Gaudin, ancien pâtissier au restaurant doublement étoilé La Marine d’Alexandre Couillon à Noirmoutier et ancien chef pâtissier du célèbre Pickles.

Côté liquides, c’est Guillaume Claireau, le sommelier et responsable de salle, qui régale. Avec un passage dans un palace londonien, au Castel Marie-Louise à La Baule et chez Pickles doublé d’un trophée du Sommelier du Grand Ouest décerné par le Gault&Millau en 2020 et d’une médaille d’argent Star Wine List en 2024, on est entre de bonnes mains.

Les amateurices de bons glouglous se réjouiront d’ailleurs sûrement de la présence d’une belle cave de plus de 150 références de vins et spiritueux français à l’entrée du restaurant. Pour poursuivre l’expérience OBBO chez soi.

Pour ce dîner, le choix nous est donné entre des assiettes à la carte à partager (ou pas) de 9 à 20€ ou le menu découverte en 5 temps selon les inspirations du chef à 55€.

C’est ce dernier que je vous propose de découvrir aujourd’hui en déclinaison entièrement végétarienne. Et autant le dire de suite, cela faisait BIEN LONGTEMPS que je n’avais pas aussi bien mangé.

Mais impossible de débuter le repas sans faire un rapide tour du côté des fournisseur·euse·s, en très grande majorité locaux : CHOC-HOLA pour le cacao, Maison Arlot-Cheng pour le pain, la ferme du Bois des Anses et la ferme fruitière de la Hautière pour le végétal, le Jardin de Pauline pour les aromates et fleurs, Kultivar pour le café…

Pour ce samedi soir d’avril, le chef nous propose de démarrer avec une tartelette betterave et chèvre frais, jus balsamique et lavande. Outre la finesse de cette « chiffonnade » de betterave et de son écrin, c’est la justesse du mélange, entre notes florales prononcées du jus, crémeux du chèvre et sucrosité de la betterave, qui épate et donne de suite envie de repartir pour un tour.

Un comble lorsque l’on sait que Guillaume nous disait du chef une dizaine de minutes auparavant que « le salé, c’est pas son truc ». Petite phrase qui va rapidement devenir le running gag de ce dîner tant Antoine a de l’or dans les mains.

Nous continuons avec les asperges grillées, jaune d’œuf confit au miel et béarnaise ail des Ours. Nous nous régalons de l’asperge proposée en deux cuissons, grillée donc mais également marinée, et dont l’association avec la béarnaise gourmande et le jaune d’œuf délicat est une merveille.

Place désormais à la crème et au crumble oignons et son jus à l’ail noir, un mélange de textures au goût aussi puissant qu’addictif. Heureusement que le salé n’est pas son truc.

Nous poursuivons avec la glace panais surmontée d’un gel poire et gingembre et son crémeux noisette, une assiette au charme discret mais à l’efficacité redoutable. La crème glacée au panais est une vraie réussite et le crémeux un régal de gourmandise.

Nous terminons avec l’impeccable blanc-manger sorbet oseille et mélisse, son coulis estragon et sa meringue aux herbes. Un final tout en fraîcheur et qui célèbre les aromates sous toutes leurs formes.

Pour OBBO, son concept aussi audacieux qu’unique à Nantes, les créations élégantes et modernes d’Antoine ainsi que le duo imparable qu’il forme avec Guillaume, c’est un immense oui. OBBO est de ses adresses qui contribuent lentement mais sûrement à faire de Nantes une ville qui s’assume comme une destination culinaire à part entière. Et rien que pour ça, merci

> Psst. Découvrez ma liste des restaurants gastronomiques de Nantes ouverts le dimanche dont OBBO fait partie. Et pour une cuisine rythmée désormais étoilée, direction Omija Nantes.